Dans la mythologie grecque, Cécrops serait le premier autochtone (l'Adam des monothéistes), mais avec la particularité d'être né avec un corps mi-homme, mi-serpent. Toutes les légendes lui attribuent le fait d'avoir appris aux Athéniens à être civilisés en reconnaissant à Zeus le titre de « roi des dieux » et en enseignant aux hommes à vénérer correctement leurs divinités. Il interdit les sacrifices humains, proposant à la place des offrandes telles que la galette des rois ou un mouton.
Cécrops était également réputé pour avoir introduit l'agriculture et l'écriture. Il fonda la ville d'Athènes et divisa l'Attique (région d'Athènes) en douze tribus, instaurant ainsi les fondements de la démocratie athénienne, connue sous le nom de « réforme de Clisthène » (Moïse vient plus tard dans l'histoire).
Il mit fin à l'emprise des grandes familles aristocratiques sur la vie politique et instaura l'isonomie, assurant l'égalité citoyenne en droit et devant la loi, grâce à de nouvelles circonscriptions populaires dotées d'une Assemblée, « la boulè » (équivalant au Sénat ou Conseil), ayant des pouvoirs équilibrant et remplaçant ceux des aristocrates.
La boulè d'Athènes, composée de 400 hommes, ressemble à notre Assemblée populaire d'aujourd'hui, responsable de toutes les dépenses et déviations. Par exemple, si aujourd'hui en Algérie la boulè compte 462 membres, en France elle compte 577 membres.
Un autre événement marquant du règne de Cécrops fut son différend avec Poséidon, qui revendiquait le royaume d'Attique. Athéna (Ève ?), portée par le choix avisé de la déesse de la sagesse et des artistes, offrit un olivier en lieu et place de la source salée du dieu de la mer. Après un vote serré remporté par Athéna grâce à la présence plus nombreuse de femmes (bravo !), Poséidon, furieux, submergea l'Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens imposèrent aux femmes deux punitions : elles n'auront plus le droit de vote et aucun enfant ne portera le nom de sa mère.
Concernant Athéna, malgré la réputation sulfureuse de la société de l'Olympe, elle était insensible aux désirs amoureux et défendait farouchement sa virginité. Les processions ne montraient son image que « voilée » (Ah les salauds !!!). Celui qui violerait sa pudeur serait maudit, comme Tirésias, le devin aveugle de Thèbes, coupable d'avoir involontairement vu la déesse se baigner nue. Il fut privé de la vue.
Et si tout ce que les hommes ont fait de mieux a été réalisé en Grèce ? Car en cet instant même, ce peuple autrefois heureux et serein, héritier d'Euripide,
Socrate et Platon, nous offre en direct la tragédie d'un monde nouveau, perdu dans les chimères des financiers. Ce peuple s'oppose courageusement à l'avènement d'un projet monstrueux :
l'acceptation du monde tel qu'il est, avec son iniquité et sa rugosité, sans espoir d'un « idéal » humain autre que celui imposé par l'élitisme sournois et tragique de la bourgeoisie
financière qui contrôle désormais le monde.
Ouamer-Ali Tarik